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PRODUCTION DE NEIGE DE CULTURE

31 décembre 2016

A la découverte d'un métier d'avenir : nivoculteur

Peyragudes | Pyrénées françaises | FRANCE

vendredi 30 décembre 2016

Nivoculteur

 

Lorsque la neige naturelle fait défaut et que la météo apporte peu de précipitations, les hommes de l’ombre passent à l’action. Les nivoculteurs, ou producteurs d’or blanc, sont de véritables magiciens de la neige, des virtuoses des températures. Un métier mis en lumière aujourd'hui par I Love Ski pour récompenser les efforts de ces hommes du froid.

 
Photo : La Dépêche du Midi
 
Neige artificielle ou Neige de Culture ? Nivoculteur ou Snowmaker ? Canons ? Usine à neige ? Autant de termes mal connus et mal utilisés par les détracteurs de cette activité qui oublient souvent le rôle prépondérant de ces hommes du froid qui oeuvrent toute l'année pour permettre aux stations de sports d'hiver de produire le précieux or blanc, indispensable à la survie de l'économie touristique des montagnes.
 
Pour illustrer cet article, I Love Ski a rencontré Benoît Drillaud, nivoculteur d'expérience sur la station de ski pyrénéenne de Peyragudes qui nous explique les coulisses de ce métier si peu connu du grand public. 
A l'heure actuelle, la station de Peyragudes est composée de trois unités d’approvisionnement en eau et de deux retenues collinaires. Deux unités de production de neige de culture et 220 enneigeurs répartis sur les deux versants de la station. 
 
I Love Ski : Benoît, peux-tu nous expliquer comment tu es devenu nivoculteur ?
 
Benoît Drillaud : Habitant en vallée proche de la station de Peyragudes, les différents emplois que j'ai pu occuper m'ont rapproché de celle-ci. Le travail en montagne me tentait beaucoup, et je souhaitais rester dans cette région. Disons que durant un hiver, une opportunité s’est présentée sur la station de Peyragudes et j’ai tout de suite était projeté dans le métier de la production de neige de culture.
Quelle magie déjà que de fabriquer de la neige ! mais pas simple à en cette année-là, avec seulement deux enneigeurs et un domaine relativement vaste à enneiger. 
Voilà maintenant 23 ans que j'occupe ce poste. Bien des évolutions ont eu lieu, surtout d'un point de vue technique : les réseaux, le nombre d’enneigeurs, les systèmes de commande. Tout seul, il était bien difficile de répondre à toutes ces évolutions technologiques et au travail que cela représentait, ainsi Stéphane m'a rejoint rapidement. 
 
I Love Ski : Quelles sont les missions d’un nivoculteur dans une station comme Peyragudes (en été et en hiver) ? 
 
Benoît Drillaud : Le métier de Nivoculteur est un métier assez complet ; des connaissances en électricité sont indispensables mais aussi en mécanique et hydraulique. Durant la saison estivale, il est nécessaire d’entretenir les enneigeurs et leurs vannes, les réseaux hydrauliques, les salles des machines avec leurs pompes et compresseurs. Tout doit être vérifié durant l’été pour disposer d’une installation opérationnelle et fiable pendant les périodes de production. La saison hivernale commence tôt par rapport aux autres services : fin octobre début novembre bien sûr en fonction des aléas climatiques. 
La production de neige servira à enneiger les pistes en cas de manque de neige naturelle et à renforcer les zones à forte usure. 
 
I Love Ski : Quel est le déroulé d’une "journée type" lorsque les conditions de production sont favorables ? 
 
Benoît Drillaud : Après avoir programmé le logiciel de production de neige de culture, nous devons veiller à optimiser la production, contrôler le bon fonctionnement des enneigeurs et des salles des machines pour assurer une bonne production, en quantité, en qualité, en optimisant l’énergie électrique et gérer les ressources en eau. 
Cela demande une vigilance importante lors de nos déplacements à motoneige de nuit dans le froid, dans des conditions météorologiques pas toujours clémentes. 
 
I Love Ski : Quelles sont les difficultés liées à ce métier ? 
 
Benoît Drillaud : C’est une profession qui, en hiver, est intimement liée aux aléas climatiques. Même si les prévisions météorologiques sont relativement fiables, la transposition avec l’installation de production neige reste difficilement maitrisable ; surtout en début de saison de production où l’hiver ne s’est pas franchement encore installé. 
Une autre difficulté, et pas des moindres, est le fait que, en cas de manque de neige naturelle, dans des conditions météorologiques difficiles, le service de la Neige de Culture reçoit de toute part les inquiétudes des autre services et des dirigeants. 
L’ouverture au public de la station est donc intimement liée à la performance de l’unité de production de neige mais aussi de la météo. 
 
I Love Ski : Existe t’il une formation de nivoculteur ? Comment motiver les jeunes à découvrir ce métier ? 
 
Benoît Drillaud : Des formations Nivoculteur existent principalement dans les secteurs Alpin en rapport avec le GRETA.
 
I Love Ski : Des visites de l’usine à neige sont organisées par la station ? Quel est ton rôle dans ces visites ? 
 
Benoît Drillaud : La station de ski de Peyragudes organise effectivement des visites de l'installation un jour par semaine, et cette visite est ouverte à tous. Une présentation des installations, du matériel, la technique de fabrication sont expliqués ainsi que la gestion de l’eau et de l’énergie électrique. Il est important de sensibiliser le public à la nécessité d’une installation de production de neige de culture dans une station de ski, en mettant en évidence l’intérêt économique de la station mais aussi des vallées. 
Photo : visite de l'usine à neige de Peyragudes
 
I Love Ski : Les polémiques formulées sur la Neige de culture sont-elles exactes ? Prélèvement de l’eau ? Adjuvant ? Consommation d’énergie ? Etc. 
 
Benoît Drillaud : Il est clair que l’eau que nous réservons et stockons pour la production de neige est stoppée temporairement dans son cycle. Du reste, 100% de l’eau utilisée pour la production de neige est restituée dans l’environnement par tous ses états : Evaporation, fonte, ruissellement. 
Aucun adjuvent n’est utilisé pour la production, et ils sont d'ailleurs interdits : le seul artifice nécessaire à la fabrication de neige est l’air comprimé !
Des arrêtés préfectoraux nous encadrent et de fait, nous sommes très règlementés sur les prises d’eau.   
 
Afin d'optimiser la production de neige et réduire encore plus l'impact de cette activité sur son environnement, la station de ski de Peyragudes s'est dotée du système Snowsat, qui permet de mesurer le nombre de centimètres de neige accumulés indépendamment de la pente ou du relief du terrain.
Près de 300.000€ ont été nécessaires pour équiper les 8 dameuses de la station, mais cet investissement devrait représenter une véritable économie grâce à l'optimisation de l'utilisation des canons à neige et les économies d'énergie d'eau et d'électricité générées.

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